TRIUMPH 500 R "Riccardo" Année 1922
Faut départ en quatre soupapes
La firme de l'Allemand Siegfried Bettmann a fait fortune pendant la Grande Guerre en produisant quelques 30 000 motos d'excellente réputation vendues principalement aux armées alliées. Forte de ses bénéfices, la jeune marque de Coventry rêve de modèles de prestige (après une infructueuse expérience en 1914 avec, déjà, un vertical twin), et elle confie à l'ingénieur Harry Riccardo, spécialiste incontesté du moteur quatre temps qui vient de réaliser le premier moteur automobile quatre cylindres Triumph, l'étude d'un nouveau 500 cm³.
Un modernisme futuriste
La "Riccy" était d'un modernisme futuriste, avec un cylindre acier emboîté dans une culasse fonte fixée au carter par cinq goujons, quatre soupapes à fort croisement disposées à 90° dans une culasse hémisphérique et un piston aluminium à jupe échancrée. Elle est aussi la première, avec la 500 SD, à utiliser une boîte de vitesse construite par Triumph. Les cotes initiales de 80,5 X 98 mm passent, en 1922, aux valeurs plus carrées de 85 X 88 qui permettent le montage de soupapes 25% plus grandes, les sorties d'échappement ne sont plus parallèles et le graissage par carter sec est remplacé par un système à huile perdue. Il est même essayé, à Brooklands, une culasse refroidie par eau.
A 130 km/h en 1922
A son premier TT, en 1921, la Riccy manque de peu une 6ème place mais elle brille plus au 500 miles de Brooklands, au GP de France et bat quelques records dont celui du mile qui dépasse les 80 mph (128,7 km/h). Enfin, avec le nouveau moteur, et nonobstant une deuxième vitesse bloquée, W. Brandish finit 2ème au TT 1922 à 90,5 km/h. Mais, dès lors, la course ne motive plus Triumph qui remplace, en 1924, la très chère Riccardo par une 500 à deux soupapes et se consacre au Model P à soupapes latérales, vendu à un prix sans concurrence.
Triste fin pour la Riccy que l'on retrouvera transformée pour l'entraînement sur vélodrome.
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