RATIER 600 C 6S Radio année 1960

L'occasion manquée

Une copie française de BMW ? De fait, la Ratier C 6S des années soixante a gardé un évident lien de parenté avec la moto allemande. Elle est pourtant une authentique française qui ne doit envier à sa cousine germaine que son avenir.

Cemec puis Ratier puis Thomson-CSF

Les premières Cemec sont un habile cocktail de BMW R 12 et R 71, largement présentes en France durant les hostilités. Cemec s'essaie ensuite à d'autres savants mélanges mais les finances manquent et la firme est rachetée par Ratier à Montrouge, une importante usine de matériel aéronautique qui cherchait à diversifier sa production. En 1959, Ratier s'associe avec CSF et, les stocks de pièces de récupération n'étant pas éternels, lance la C6S toujours très inspirée d'une BMW, la R 75, mais cette fois entièrement "made in France" et avec de nombreuses originalités techniques. La C6S sera produite jusqu'en 1962 à 1 057 exemplaires et équipera l'escorte présidentielle du général de Gaulle. Ratier semble alors promis au plus bel avenir, mais la Gendarmerie se tourne pourtant vers BMW et, après une tentative d'exportation aux États-Unis avec la superbe C6S América, Ratier arrêtera la moto fin 1962.

Une authentique sportive

Très robuste, moderne, plus légère et plus maniable que la BMW dont elle ne copiait pas la fourche Earles, la Ratier était une vraie sportive. Le contrôle de qualité de l'usine consistait à infliger à des exemplaires prélevés au hasard sur la chaîne un vrai marathon : six heures sur anneau de vitesse maximale puis trente minutes à 7 km/h.

Une mirifique commande de radars pour les Mirages poussa CSF à supprimer son département moto dont le seul bénéfice tiré de l'association Ratier-CSF sera ce modèle équipé d'un émetteur-recepteur utilisable en roulant très en avance sur son temps.


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