NSU 125 Rennfox R 11 "La baleine bleue" Année 1954
Trop douée, trop peu de temps
En 1953, Werner Haas a obtenu deux titres avec une 250 Rennmax nettement plus évoluée que les Guzzi en place, mais aussi avec une 125 Rennfox qui n'a guère l'allure d'une machine de Grand Prix. Son cadre maigrelet et son moteur à simple ACT (bien qu'une version double arbre soit sporadiquement engagée) ne paient pas de mine face à l'armada des MV-Agusta. Pour 1954, Ewald Praxl et le motoriste Albert Roder développent donc de toutes nouvelles machines.
L'arme absolue
On reconnaît la 250, avec laquelle Haas va doubler son titre, à sa commande de distribution simplifiée (une seule montée d'arbre à gauche au lieu de deux à droite), mais la 125 a, elle-aussi, nettement évolué. Rupert Hollaus remporte haut la main les quatre premiers GP de la saison, mais il trouve la mort aux essais du cinquième, à Monza. Son avance était suffisante, il est déclaré champion du monde à titre posthume, mais c'est le début de la fin pour NSU qui annonce son retrait pour 1955 : ses machines ne couront plus qu'à titre privé.
Série noire
Après Hollaus, Baumm disparaît en 1955 lors d'une tentative de record, puis Baltisberger en course en 1956. Hermann-Paul Muller s'est retiré fin 1955 après son titre 250 sur Sportmax privée, et lorsque Haas meurt à son tour dans un accident d'avion en novembre 1956, la formidable épopée NSU en circuit a pris fin depuis longtemps mais garde un goût amer. Les moteurs Rennfox et Rennmax seront réactivés pour de fructueuses campagnes de records jusqu'en août 1956.
La Rennfox 1954 fut surnommée "Blauwal" (baleine bleue) à cause de ce carénage. Champion du monde mais aussi détenteur de nombreux records, son moteur ne dut qu'à la fatalité de voir sa carrière écourtée.
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