NOUGIER 250 Tournevis année 1946
La moto artisanale qui battait les usines
On ne présente plus Jean Nougier, artisan de génie qui, de 1937 à sa dernière moto championne de France en 1972, construisit de ses mains, sur des bases existantes ou à partir du métal brut, toutes les motos de course que ne faisaient malheureusement pas les usines françaises.
La Tournevis de la réussite
Dessinée en 1939-40, la Tournevis fut une grande réussite. «Aux mains de mon frère Henri ou de Shaad, elle a gagné au moins quarante courses dont le GP d'Avignon en 1946» raconte son constructeur Jean Nougier. «L'année suivante, elle finit la même course deuxième, derrière la fameuse Guzzi d'usine pilotée par Fergas Anderson.» Créé de toutes pièces, le moteur est un superbe double ACT surmonté d'imposants ressorts de soupapes en épingle. Ce type de ressort resta longtemps le plus courant sur les moteurs de course pour la seul raison qu'il était facilement remplaçable sans démontage au contraire des classiques ressorts hélicoïdaux... Et les aciers de l'époque cassaient bien souvent.
Puissance maximale à 10 000 tr/mn
La Tournevis doit son nom à son système d'entraînement des ACT par arbre vertical dont l'accouplement, par tournevis, est ici en haut. «Au début, je faisais tourner ce moteur longue course à 9 000 tr/mn et il atteignait 10 000 à la fin de sa carrière.» Le vilebrequin tourne sur trois paliers et la boîte séparée est une Terrot modifiée. Quant à la suspension arrière, rare à l'époque, il s'agit aussi d'une fabrication maison qui se distingue par l'ancrage avancé du frein pour éviter les réactions dans la pédale. Grâce à l'Aluminium français qui avait réalisé un réservoir en duralumin de 1,2 kg, la Tournevis ne pesait que 113 kg.
La Tournevis lors du Grand Prix d'Avignon de 1947, finit deuxième derrière la Guzzi d'usine de Fergas Anderson.
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