MONET-GOYON 500 LS5 LSA année 1938
Le grand luxe à la française
De 1925 à 1930, les Monet-Goyon quatre temps étaient exclusivement mus par des moteurs MAG, mécaniques suisses de haute qualité dont le seul défaut devint le prix quand, en 1930, le franc français fut déprécié face au franc suisse.
Vers un quatre temps "maison"
En 1931, la vogue du bloc-moteur amena Monet-Goyon à étudier la 350 cm³ MG 35 fragile et peu esthétique. Elle s'efface en 1934 devant la série L, développée sous l'égide de Raymond Guiguet, le brillant ingénieur de Kœhler Escoffier, marque rachetée en 1929 par la firme de Mâcon. Certains de ces monocylindres inclinés de 250, 350 ou 500 cm³, à soupapes latérales ou en tête et à boîte séparée, furent produits jusqu'en 1950.
LS5 LSA : l'énigme d'un fleuron
Si l'appellation est assez absconse, la LS5 LSA nous indique pourtant en code qu'elle est la plus belle. Dans l'ordre, L désigne la série. S, les soupapes culbutées rappelées par ressorts en épingle. 5 pour 500 cm³ qui sont obtenus avec le même alésage de 75 mm que sur les 350 mais une course énorme de 110 mm. Second L, pour luxe, comme en témoignent les chromes abondants, le très élégant réservoir festonné et surtout le magnifique carter à bain d'huile pour les chaînes primaire et de dynamo, réalisé en deux pièces de fonderie d'alu assemblées par dix-huit vis ! SA, enfin, se traduit par suspension arrière et la LS5, seule moto française d'avant-guerre de grande série usant de cette technique, fut testée avec succès lors de records de longue durée à Montlhéry, célèbre pour les trépidations provoquées par les raccords de ses dalles en béton.
A l'usage, la LS5 LSA est rapide, nerveuse et fiable... pour peu que son pilote actionne son sélecteur au pied avec douceur car la boîte, identique du 250 latéral au 500 culbuté, n'aime pas la brutalité.
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