LAVERDA 1000 Nessie Mead and Tomkinson Année 1974

La fin des dinosaures

La suspension conçue par Jack DiFazio fut, à la fin des années soixante, une des rares alternatives valables à la fourche télescopique. Ce train avant, basé sur le principe des triangles superposés si courants en automobile, comportait une direction intégrée au moyeu de roue. On vit notamment une TR 500 Suzuki, pilotée par Barry Sheene, équipée d'un tel système. De leur côté, Mike Tomkinson et ses deux fils, Chris et Pat, faisaient courir en Endurance, autour de 1970, une BSA Victor étonnamment véloce avec Brown et Rollason.

Gentil monstre

Ces deux brillants symboles de la compétition motocycliste britannique étaient faits pour se rencontrer. Peu après 1970, DiFazio conçoit une partie cycle dotée de sa suspension avant pour que l'écurie Mead and Tomkinson y installe un 1000 Laverda. Par la suite, ce moteur sera remplacé par un 1000 Kawazaki, plus fiable sinon plus performant. L'équipe va ainsi écumer les épreuves d'endurance du moment, sans grand résultats mais toujours dans la bonne humeur. La moto devenant au fil des ans de plus en plus difforme, globuleuse, voire même franchement hideuse, les Français l'affubleront affectueusement du sobriquet de Nessie (comme le monstre du Loch Ness). Les dernières versions recevront même un train arrière à parallèlogramme, encore plus choquant esthétiquement.

D'un autre temps

La discipline de l'Endurance devenant de plus en plus professionnnelle, Nessie quittera tristement la scène fin 1981, marquant ainsi la fin d'une époque, celle d'une Endurance encore ouverte aux bricoleurs de talent.

Au Bol d'Or 1974 (notre photo), Nessie, pilotée par Brown et Sharpe, chute sept minutes après le départ et abandonne après 14 heures de course tandis que Neil Tuxuworth et Steve Tonkin tiendront dix heures lors du Bol 1975 : Nessi était toujours un succès de curiosité, mais figurait rarement à l'arrivée.


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