VICTORIA 200 KR 21 Swing Année 1956
Boîte d'avant-garde
Les Victoria se sont souvent fait remarquer par leur technique originale, et la tardive Swing ne déshonore pas la famille. Cette machine est signée Norbert Riedel, et elle présente d'ailleurs quelques analogies avec l'Imme du même ingénieur, comme son ensemble moteur-boîte-bras oscillant articulé à l'avant du cadre. La suspension arrière monobras aurait dû compléter la panoplie, mais sans doute par souci de conformisme, Riedel a installé un bras et un élément de suspension gauches... factices !
Mal née
La grande particularité de la Swing est cependant sa boîte de vitesse à sélection électromagnétique. Une fois que l'on a débrayé, quatre boutons au guidon permettent de choisir le rapport que l'on veut engager... à condition que de gros gants n'entraînent pas de fausses manœuvres, ce qui, hélas, sera souvent le cas. Ce ne sera pas le seul défaut de la Swing à l'usage : l'huile destinée à lubrifier la chaîne de transmission aura souvent tendance à asperger le tambour de frein arrière à cause d'une faiblesse des joints d'étanchéité, le carburateur givrera volontiers en hiver, et le roulement droit de vilebrequin s'avérera fragile. A l'évidence, Victoria a voulu sortir ce modèle trop tôt, avant que la mise au point n'en soit achevée.
Le coup de grâce pour Victoria
Le scooter Peggy, la même année, propose la même mécanique sous une carrosserie plus enveloppante. Très coûteuse, à 1 385 marks, la Swing rencontrera un échec commercial complet et sera abandonnée en 1958. Norber Riedel trouvera la mort quelque temps après dans un accident de ski.
Esthétiquement dérangeante, techniquement enthousiasmante mais industriellement déraisonnable, la Swing a eu le destin de Victoria sur la conscience et fait aujourd'hui la joie des amateurs.
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